Journal d’une Apparition

Journal d’une apparition
Samedi 24 avril 2017, à 20h

Musique sur des textes de Robert Desnos
Avec Serge Adams (trompette, Laptop, Drumbox et voix), Tiana Pividori (voix) et Christelle Sery (Guitare et Voix)

Serge Adams et sa troupe ouvre la porte du printemps à l’Annexe…. Le Jazz et la Poésie de Robert Desnos s’épousent avec virtuosité. Si vous l’avez raté au Trito, courez le voir, c’est pour un soir!

Entre chansons et matières sonores, voix, trompette, guitares et laptop exaltent la fougue poétique et surréaliste de Robert Desnos.

A la question « Pourquoi écrivez-vous ? », Robert Desnos répondait : « Pour donner rendez-vous ».
Mise en voix et en jeu par Serge Adam, Tania Pividori et Christelle Séry, cette performance, où se bousculent matière sonore et poésie directe, transcende en chansons les textes surréalistes de Robert Desnos et nous invite à créer notre propre narration.

L’écriture automatique initiée par le mouvement surréaliste trouve une sœur jumelle avec une forme de musique improvisée. Les protagonistes offrent à l’auditoire un véritable laboratoire où le langage est en mouvement: les mots, les sons, les phrases, les rythmes sont bousculés, détournant les constructions logiques de l’esprit. Dans le recueil «Corps et biens» de Robert Desnos nous puisons les mots que nos instruments font sonner. Les «automatismes» tant maîtrisés de l’auteur font vibrer le vers avec une liberté qui porte notre geste instrumental au plus près des dynamiques sonores. Allitérations, assonances et autres anaphores se retrouvent dans les propositions sonores comme dans un miroir, qui permettrait d’affiner les perceptions. A la question «Pourquoi écrivez-vous?» Robert Desnos répondait: «Pour donner rendez-vous.» Nous aimerions reprendre rendez-vous avec vous et faire entendre l’imaginaire au coeur des sensations.Une performance entre matière sonore et poésie en direct mettant en jeu la voix, la guitare électrique et la trompette et faisant intervenir les ordinateurs pour un traitement en temps réel et de la diffusion dans l’espace. Le projet musical se construit dans l’agencement et le traitement de ces échantillons, convoqués pour nourrir des rythmiques, prétexte à un échange et au développement du jeu instrumental improvisé. Ces éléments sont la trame d’une composition qui s’exécute au fur et à mesure, les phrases des improvisateurs, le traitement électronique et le texte s’interrogeant à tour de rôle et nourrissant de nouveaux terrains de jeux, animés par des « beat » et des matières nouvelles. Nous passons doucement de l’électro-acoustique vers un univers électronique, créant de nouveaux espaces, un dialogue s’installant d’une part entre les machines, les phrases de trompette, de guitare et de voix, et le texte, nous invitant à puiser dans notre imaginaire les images qui vont alimenter notre propre narration de cette double perception.

Entrer dans l’univers du poète, c’est se laisser bercer par les mots cette écriture automatique, par les cahots, les grondements, les piqués, le fracas ou le roulis du rythme qu’il a développé; c’est ressentir les fluctuations, les spirales, les glissements, ou les sauts d’un registre à l’autre de ces multiples mouvements mélodiques. C’est avant tout laisser l’espace aux sensations pour entrer dans une écriture musicale qui réponde au langage. Le poème devient alors une matière à modeler, à mettre en voix à plusieurs, pour créer des images intimement liées : à des séquences rythmiques longues ou courtes, lentes ou rapides ; à des envolées mélodiques, à des formules qui se répètent.
L’improvisation répond à cette course intérieure, au travers de laquelle un réservoir de sons, de langages fertiles s’expriment selon des formes variées et à des vitesses différentes. Les esthétiques se mélangent et font résonner la mélodie du poète qui attend d’être jouée. Tout cela se bouscule, balance entre impulsions et matériaux sonores alentour. Le silence, le chaos, l’espace faits de fracas, de temps, de trames écrites se croisent en lignes droites ou en courbes.
L’improvisation devient composition dans l’instant et ne laisse pas de place au hasard, elle est là au quotidien et se déroule autour des choix que nous faisons pour l’exprimer. C’est un moment d’échange tenu, délié, physique et délicieux où l’ineffable s’exprime un temps.


Serge Adam / composition, laptop, trompette

Après une formation en trompette, analyse musicale et écriture aux Conservatoires de Caen et de Versailles, et d’improvisation à l’IACP avec Alan Silva et Itaru Oki, Serge Adam mène une double activité de compositeur et de trompettiste improvisateur. Lauréat de plusieurs concours de composition (la Défense, Besançon), il crée les ensembles Quoi de Neuf Docteur (1983), les Standardistes (1991), Jazz Mic Mac (1994) et de 1999 à 2003, Haute Fréquence, Around 3 Gardens et Landscape, projets réunissant des solistes improvisateurs et les images vidéo interactives d’Éric Vernhes. Il est co-fondateur des trios les amants de Juliette (avec Benoît Delbecq et Philippe Foch, 1994) et Hradčany en 2000 (avec David Venitucci et Philippe Botta avec en invité Bijan Chemirani).

Aujourd’hui, davantage tourné vers la pluridisciplinarité et les performances interactives, intégrant improvisation, écriture et technologie, Serge Adam développe des projets de rencontres, où l’interaction devient plus construite, tout en restant instinctive.

Serge Adam développe une nouvelle approche de la composition musicale en utilisant les machines comme le prolongement électronique d’une pensée d’improvisation en temps réel.
Ainsi, il crée Synomilia avec la chanteuse grecque Yula Michail en 2007, Pousse-toi de mon soleil! avec le plasticien et illustrateur allemand Martin Haussmann en 2008, My Funny Valentine avec Romuald Tual en 2009 et Up to 1970 en 2010.


Depuis 2006, Serge Adam entretient un rapport privilégié avec la danse et collabore avec des chorégraphes porteurs d’univers singuliers. Il crée Vortex, avec Lionel Hoche (2006), Souffles Croisés avec Delphine Caron (2007), Icons avec Ziya Azazi (2007), UW avec Dalila et Nacera Belaza (2008) et À la veille de ne partir jamais avec Flavia Tapias (2009).

Tania Pividori / voix, auteure

Chanteuse, auteur compositeur, improvisatrice, poète, Tania Pividori bouscule les frontières de la vocalité par son parcours éclectique. Entre pièces contemporaines, improvisations, chanson, polyphonies savantes ou de tradition orale, elle mêle les genres, et multiplie les collaborations. Les projets qu’elle fonde sont le reflet de ces alliances musicales inclassables et misent sur la singularité de la voix et la recherche de timbres

atypiques :
« Sanacore », quatuor vocal a cappella, « Voix libres » avec Pablo Cueco et Patricio Villarroel, « Le cœur sans doute » avec Françoise Toullec, « Vive La Dyslexie ! conférence-spectacle » avec Béatrice Sauvageot et Marianne Pichon, une installation-spectacle « Le Dit du bambou, Souk de la parole » avec la Compagnie Caracol, des musiques improvisées avec notamment : Mirtha Pozzi, Maggie Nicols, Didier Petit, André Minvielle, Phil Minton, Jean-Pierre Jullian, Pascale Labbé, Claudia Solal, Han Buhrs…

Formée à la polyphonie italienne de tradition orale par Giovanna Marini, elle collabore par la suite avec elle au sein de productions diverses « I turcs tal Friûl », « Ion », « Musiche di scena »…
Poète, elle aime mettre en lumière la musique des mots, pour proposer des images toujours en mouvement. Dernière parution, un livre-disque « Voix libres » écrit avec Jean Métellus.
Parallèlement à ses productions et créations, elle cultive un intérêt pour la transmission et développe des pôles de recherches ainsi que des explorations pédagogiques qui croisent différentes formes artistiques.

Christelle Séry / composition, guitare électrique

Originaire de l’arrière-pays niçois, elle est d’abord l’élève des guitaristes Ako Ito et Henri Dorigny au CNR de Nice, puis sort diplômée du CNSM de Paris en guitare, musique de chambre et pédagogie (CA). Lauréate de concours internationaux, elle joue très tôt dans diverses formations et en solo dans des répertoires classiques traditionnels.
Attirée par le répertoire contemporain si riche pour son instrument, elle crée de nombreuses pièces, fruits de sa proche collaboration avec les compositeurs. Guitariste de l’Ensemble Cairn depuis sa fondation en 1997, elle prête aussi régulièrement ses cordes acoustiques et électriques à l’Ensemble Intercontemporain.
Parallèlement, elle participe volontiers à des spectacles vivants pluridisciplinaires et pratique voix chantée, improvisation, musiques amplifiées, qu’elle développe au fil des rencontres.
Elle a joué aux Journées du cirque à l’Atelier du Plateau, avec la Cie A force de rêver, dans Set pour 7 femmes de François Raffinot, plusieurs spectacles de Ludovic Montet, K Lear de Marie Montegani, Territoires de l’âme de Jonathan Pontier, Doux Mix et Léger Sourire, Up to 1970 de Serge Adam, Le Nerf de Guillaume Malvoisin.
Actuellement, elle joue dans le petit orchestre de Laurent Dehors (Tous Dehors, Une petite histoire de l’Opéra, Chanson Politique), et créé en solo Pages électriques. En 2015, elle participera à la prochaine création de Françoise Toullec, une comédie sonore circassienne.