Cie Azabache, Emile dans la Nuit
Juin 2017
Conception : Lara Navarro, Karl Naëgelen, Aurélie Saraf et Claire Monciero
Marionnette : Lara Navarro
Musique : Karl Naëgelen
Harpes : Aurélie Saraf
Flûtes : Claire Monciero
Scénographie : Tanguy Trotel et Caroline Inglebert
Assistance à la mise en scène : Caroline Inglebert
“L’homme n’a pas moins besoin de liberté que l’âme d’un corps.” – A. L. AL-Sayyed
Emile dans la nuit est un spectacle qui se plaît à questionner de façon poétique le rapport entre le corps et l’esprit en faisant de cette problématique son terrain de jeux/je : Qu’adviendrait-il si le corps parvenait à se détacher de l’esprit pour aller mener sa propre expérience ?
Cette question s’incarne dans un personnage énigmatique, littéralement coupé en deux : une tête, deux jambes le composent… ou le décomposent. Enfant, vieillard, animal ou homme sans âge, ses diverses métamorphoses nous racontent ses états d’âmes – et de corps. Une tête médite, s’envole, des jambes jouent et s’égarent… un homme cherche à joindre les deux bouts de son être.
La dramaturgie de ce spectacle poétique et burlesque se construit dans un travail transversal de recherches et d’échanges entre une marionnettiste, un compositeur et des musiciennes afin de créer un jeu polyphonique entre le geste marionnettique et le geste musical. Les musiciennes, de chair et d’os, viennent ainsi donner corps au spectacle par leur présence et leur capacité à tisser un fil sonore fait d’interactions, d’écriture et d’improvisations.
Le spectacle est mis en valeur par une scénographie d’une grande épure, rendue possible par l’utilisation d’une technique originale : la lumière noire. Cette lumière, composée de violet et de proche ultraviolet, absorbée et réémise sous forme de lumière visible par les matières fluorescentes, rend
invisible toutes les autres couleurs. La marionnette évolue ainsi dans un castelet noir, sobre et modulable, qui permet un effacement complet de la structure en faveur de l’espace de jeu, mais qui offre aussi plusieurs points de vue au public en fonction des situations et des effets recherchés.
Les instruments des musiciennes représentent des espaces de jeux sur, autour et dans lesquelles la marionnette évolue et qui permettent eux aussi de faire évoluer la marionnette et sa dualité. Des espaces matériels, métaphysiques, musicaux, oniriques… qui nous amènent dans un univers fantasmé où la liberté ne serait pas soumise aux lois physiques et corporelles.